L'ajout de différentes substances aromatiques au vin afin d'en améliorer le goût et/ou l'aspect ou de le conserver est une pratique déjà millénaire. De nombreux vins de l'Antiquité étaient aromatisés. Dans les textes anciens de Mésopotamie, on trouve des recettes avec ajout de miel, d'épices, de myrrhe et même de drogues. Les Germains fabriquaient déjà l'hydromel (vin de miel) avant le tournant de notre ère. Chez les Grecs, on ajoutait de la résine, comme c'est encore le cas aujourd'hui pour le retsina, mais aussi différentes épices comme l'absinthe, l'anis et le poivre. Chez les Romains, les vins épicés étaient très appréciés, par exemple le piperatum (vin au poivre). Mais ils utilisaient également du plomb sous forme de blanc de plomb ou de plomb lissé pour réduire l'acidité et rendre le vin plus doux. L'ajout de plomb était également courant en Europe jusqu'au XVIIIe siècle, et donc dangereux. En 1708, à Stuttgart, quelques clients du tonnelier Hans Jakob Erni moururent d'empoisonnement au plomb, la punition est documentée: "Ainsi, la tête lui a été coupée pour une punition bien méritée dans la ville de résidence". Dans d'autres cas, on se contentait de faire boire à ces malfaiteurs de plus grandes quantités de leur propre vin.
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Le glossaire est une réalisation monumentale et l'une des contributions les plus importantes à la transmission des connaissances sur le vin. Parmi tous les lexiques que j'utilise sur le thème du vin, il est de loin le plus important. C'était le cas il y a dix ans et cela n'a pas changé depuis.
Andreas Essl
Autor, Modena